Alex Nikolavitch répond aux CM2B

Mardi 16 décembre, le scénariste conflanais Alex Nikolavith est venu nous rendre visite. Il a répondu à nos questions.

 

  1. Comment avez-vous appris le métier de scénariste et de traducteur ?

Sur le tas, en regardant ce que faisaient les autres professionnels et en me posant la question du « Â pourquoi  » ils faisaient de telle ou telle manière. En discutant avec certains d’entre eux, aussi, en leur posant des questions, en les regardant travailler. Il n’y a pas une seule manière de faire ce métier-là , en plus. Chacun les pratique un peu à sa façon, et apprend en essayant d’analyser ce qui marchait ou pas dans son propre travail.

 

  1. Pourquoi avez-vous voulu être scénariste ?

Parce que j’aimais raconter des histoires, et que j’aimais la bande dessinée. Et arrivé à un moment, je me suis posé des questions en lisant, j’ai « Â démonté  » la mécanique de la BD. J’ai comparé la façon dont des auteurs différents racontaient leurs histoires, et ça m’a donné envie d’essayer de faire comme eux. Mais j’ai toujours aimé inventer des histoire et en raconter. Scénariste, c’est une manière de le faire. Il y en a plein d’autres.

 

  1. Quel est le rôle du scénariste ?

Ça peut avoir l’air idiot dit comme ça, mais son rôle est de « Â produire un scénario  ». Le scénario, c’est une histoire, mais pas seulement. C’est aussi un document très technique. L’histoire y est « Â découpée  » en plein de petits éléments, en scènes, en pages, en cases, en bulles, d’une façon qui permette au dessinateur d’en tirer des pages et un album. Un scénario, c’est le document le moins passionnant du monde. Avant d’y voir l’histoire, on y repère déjà les lieux, les cadrages, les éclairages, les descriptions précises d’un certain nombre de choses. La seule chose qu’en verra directement le lecteur au bout du compte, ce sont les dialogues. Tout le reste n’existera que parce qu’en fera le dessinateur.

 

  1. Est-ce difficile comme travail ?

Oui et non. Oui, parce qu’il faut être rigoureux, précis, cohérent. L’histoire qu’on invente doit tenir la route, et il faut que les lecteurs y croient. On passe beaucoup de temps à relire et à jeter ce qu’on a fait pour recommencer. Et non, ce n’est pas difficile parce que raconter une histoire, on l’a tous fait et c’est comme un muscle : plus on le fait travailler, plus il est efficace. Du coup, avec un peu de pratique, on sait saisir les idées au vol, et à force on connaît les techniques, les “recettes†pour les utiliser dans une histoire.

 

  1. Quelle est votre première BD ?

J’ai fait une quinzaine d’albums, et avant cela pas mal d’histoires courtes publiées dans des magazines.

 

  1. Combien de temps travaillez-vous en moyenne chaque jour ?

Beaucoup, mais beaucoup plus sur de la traduction que sur des scénarios, en fait. Mais faire un album, c’est quelques centaines d’heures de travail. Deux ou trois cent, je dirais.

 

  1. Avec qui travaillez-vous pour faire une bande dessinée ?

Parfois, avec d’autres scénaristes, en se partageant le travail. Parfois avec des historiens, comme pour la bande dessinée sur Saint Louis, où il était important d’être toujours vrai et exact. Et bien sûr avec des dessinateurs, des coloristes, et plusieurs éditeurs, pour que l’histoire se transforme en livre. La bande dessinée, contrairement au roman, par exemple, c’est presque toujours un travail d’équipe.

 

  1. Alex Nikolavith est-il votre vrai nom ?

En fait, non. Ça signifie « Â le Fils de Nikola  », ce qui tombe bien puisque mon père s’appelle Nikola. C’était un moyen pour moi de rendre hommage à quelqu’un qui est très fort pour raconter des tas d’histoires magiques. Et accessoirement, comme mon vrai nom de famille est très compliqué et absolument imprononçable en France, je préférais avoir un nom un peu plus facile à mettre sur les livres et à retenir.