Le chorégraphe Hervé Koubi répond aux CM2B

Suite au spectacle El Din, les élèves de CM2B ont rédigé des questions qui ont été envoyées à Hervé Koubi. Le chorégraphe a répondu à la classe.

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Pourquoi avoir choisi le hip-hop ?

Je n’ai pas vraiment choisi le hip-hop, c’est plutôt le hip-hop qui m’a choisi. Lorsque j’ai décidé de partir à la rencontre de danseurs en Algérie il y a maintenant cinq ans, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, j’ai donc lancé une bouteille à la mer sur Facebook avec un avis d’audition « Chorégraphe français cherche danseurs/danseuses pour une création Â ». Sur les 300 personnes présentes, il y a avait une moitié de danseurs issus du milieu de la danse hip-hop et l’autre moitié venant de la capoeira. Le choix s’est donc fait naturellement. Même si j’avais déjà travaillé auparavant avec une équipe de danseurs hip-hop dans la création Moon dog (création volontairement hip-hop), avec ses danseurs venus d’Algérie le chalenge était différent. J’ai choisi du hip-hop que l’énergie, la virtuosité et l’engagement total à la danse des danseurs. Choisir des danseurs donc, peu importe leur milieu chorégraphique d’origine, mais avec en tête l’idée du chemin que nous allions pouvoir faire ensemble. Et quel bout de chemin parcouru...

Comment avez-vous appris à danser ?

Avant de me décider à faire de la danse, ma vie, j’ai fait des études pour devenir pharmacien. En parallèle de mes études en pharmacie-biologie, je commençais ma carrière à Mouan-Sartous à l’Espace 614. J’ai ensuite continué ma formation professionnelle dans une grande école de danse à Cannes appelée Centre International de Danse Rosella Hightower, et puis ensuite j’ai intégré l’Opéra de Marseille.

Combien d’heures travaillez-vous par jour ? Comment se passe un entraînement ?

Cette question est difficile car quand on est chorégraphe on peut difficilement compter ses heures. Disons qu’une journée de répétitions c’est entre 7 et 10 heures, avec une petite pause pour manger et une ou deux courtes pauses.

Les journées où nous sommes en tournée nous travaillons en moyenne 6 heures afin de nous préparer à monter sur scène le soir, c’est-à -dire à répéter dans l’espace du plateau (la scène est différente dans tous les théâtres), à faire un filage pour les danseurs et l’équipe technique et bien évidement à s’échauffer. Ces 6 heures de travail se font avec les danseurs, à côté, j’ai de nombreuses missions, par exemple des interviews avec des journalistes.

Voici une journée type en tournée :

11h30 – repas

13h-14h – échauffement/training (c’est un échauffement libre où les danseurs travaillent leur technique et leur figure)

14h-15h – suite de l’échauffement et renforcement musculaire

15h-15h30 – je fais mes retours aux danseurs sur le précédent spectacle afin de leur dire ce qui va et ce qui ne va pas et ce que nous allons pouvoir améliorer

15h30-16h – pause

16h-17h – filage du spectacle afin de se familiariser avec l’espace, tester les lumières et la musique

de 17h à 19h les danseurs sont en pause, pendant ce temps j’en profite pour faire les derniers réglages et m’assurer que tout est bon pour le soir, je me repose aussi un petit peu quand cela est possible.

19h-20h – échauffement et préparation pour le spectacle du soir

20h-20h30 – préparation des danseurs (costumes...)

20h30 – spectacle

Lorsque nous avons une représentation pour un public scolaire l’après-midi comme à Conflans-Sainte-Honorine nous faisons un fillage le matin avant le repas et l’échauffement avant le spectacle.

Voilà vous savez tout maintenant sur une journée spectacle. L’entraînement se déroule donc toujours en deux temps, la première partie est libre. Les danseurs s’entraînent à leur façon, dans leur style, en faisant leur figure et en approfondissant leur technique. La deuxième partie est commune à tout le monde avec moi où nous faisons ce que l’on appelle un cours technique suivi d’un renforcement musculaire (saut à la corde, abdos, pompes...).

Avez-vous d’autres spectacles prévus après El Din ?

Il y a trois ans, avec l’équipe de danseurs que vous avez vu, nous avons continué la suite de El Din. Ce que le jour doit à la nuit , c’est le nom du spectacle dans son intégralité, c’est-à -dire 1h. El Din est donc la première partie de Ce que le jour doit à la nuit , qui est un titre emprunté à l’auteur Yasmina Khadra. En ce moment même nous travaillons sur une nouvelle création intitulée les Nuits barbares avec les 12 même danseurs. Nous avons donc au cours de cette saison, en parallèle de notre tournée, des temps de répétitions sur une semaine en général que nous appelons des Résidences. Nous sommes accueillis dans des théâtres et travaillons une semaine complète afin de créer le nouveau spectacle. Nous serons sur scène avec cette création le 29 novembre 2015 au Festival international de danse à Cannes.